Le 29 avril 2021 s’est tenue la conférence finale BeeAware en vidéo conférence.
Le projet BeeAware (protection des abeilles et des pollinisateurs) est mis en œuvre dans 25 communes pilotes des Alpes. Celles-ci reçoivent un « kit de protection des abeilles » proposant des idées, des outils et du matériel pour lancer des mesures et sensibiliser le public. Les communes sont accompagnées par des animateurs·rices et des expert·es apicoles.
La commune d’ALLONS et la ville de CHAMBERY représentaient la France.
Participaient également BINNTAL – Suisse, BREGENZERWALD – Autriche, GRASSEAU – Allemagne, MAUREN – Liechtenstein, BELLUNO et CAPIZZONE – Italie, KRANJSKA GORA – Slovénie, le Ministère fédéral Allemand de l’environnement ainsi que CIPRA vivre dans les Alpes.
Voici l’intervention de Jean Marie PAUTRAT pour présenter le projet de la commune :
« Allons est un tout petit village des Alpes de Hautes Provence de 145 habitants avec peu de moyens financiers et humains
Notre commune poursuit depuis maintenant plusieurs années une politique de défense de la biodiversité qui fait notre richesse et notre patrimoine.
Nous avons notamment étendu notre gestion des espaces naturels en développant en concomitance, la plantation de vergers conservatoires et l’installation d’un hôtel à insectes pollinisateurs.
Ce projet s’inscrit également dans un souci d’associer la population à cette démarche dans un cadre de convivialité et de partage. Il est également soutenu par le Parc Naturel Régional du Verdon répondant totalement à sa charte.
Quelles mesures de protection des pollinisateurs et des abeilles (sauvages) avez-vous mises en œuvre dans votre municipalité ?
La commune est située à 1100 mètres dans une vallée fermée en fer à cheval. L’espace y est naturellement protégé car il n’y a ni industrie ni agriculture intensive. La forêt y occupe une place privilégiée. Le reste se résume à des prairies (fourrage et pâturage ).
Dans son engagement environnemental, la commune s’est engagée avec le Parc Naturel Régional du Verdon dans la plantation d’arbres fruitiers sur des espaces privés et surtout publics en acquérant des parcelles foncières.
Elle a ainsi créé un vaste verger conservatoire d’arbres fruitiers anciens et mis en place un hôtel à insectes pollinisateurs qui interviennent sur nos arbres auto – stériles comme le pommier ou le poirier. Avec la mise en place de haies et de niches à auxiliaires, nous équilibrerons les plantations de cet espace naturel. Une dimension éducative a été donnée au projet retardée du fait de la situation sanitaire. La commune doit organiser des actions en direction des écoles voisines.
. Quels enseignements en avez-vous tirés ?
Cette démarche a permis de sensibiliser largement la population sur la politique de défense de la biodiversité et du rôle des abeilles. Ce résultat nous a ainsi encouragé à poursuivre cette action.
Qu’est-ce qui a marché / qu’est-ce qui n’a pas marché ?
Dès la première année, notre hôtel à pollinisateurs a été occupé avec un nombre important d’abeilles sauvages noires des Alpes.
La dimension éducative du projet a permis de sensibiliser une bonne partie de la population du village. Par contre les principaux acteurs du projet dans l’équipe municipale qui gèrent les espaces ainsi que l’ouvrier communal n’ont pas suffisamment les compétences pour aller beaucoup plus loin sur la gestion de cette action.
Que recommanderiez-vous aux autres municipalités, si elles veulent mettre en œuvre des mesures similaires ?
Cette démarche doit avant tout être activée par un noyau motivé d’élus et de la population. Pour mettre en œuvre nos actions, nous avons bénéficié de l’aide technique et financière d’organismes tels que le Parc Naturel Régional du Verdon et CIPRA/Projet BeeAware. Nous pensons que la formation tant du point de vue technique que sur la recherche des subventions est primordiale.
Prévoyez-vous d’autres activités pour la protection des pollinisateurs dans votre municipalité ?
La commune veut, dans un premier temps, faire le bilan de cette action. Nous envisageons de mettre en place un deuxième hôtel qui se situerait dans un petit hameau entouré de prairies.
Notre futur parcours du patrimoine anciens bénéficiera également d’un nouveau panneau explicatif sur le rôle et la protection des pollinisateurs. »